jeudi 6 septembre 2007

Un Point Sur Le Business



Alors qu'Apple, mené par son leader Steve Jobs, propose une nouvelle gamme d'Ipod, le monde de la musique se retrouve dans un trou noir que les professionnels de la profession (mort de rire) n'avaient pas prévu.
Il y a deux ans, sortir un Ipod de sa poche était un peu osé, limite provoque. Aujourd'hui tout un chacun en possède un.
Il y a deux ans, les professionnels de la profession gloussaient en voyant ce rectangle de plastique blanc. Aujourd'hui, ils frémissent. Certains donnent trois ans de vie à la galette argentée que l’on appelle CD. D'autres la pensent déjà enterrée. Pauvre galette.
Mais voilà de quoi mettre un doute supplémentaire à ces mêmes professionnels:
Sony, l'énorme entreprise qui vend du disque, du film, des PC et des CD vierges, vient de se séparer de son marchand de musique virtuel. La firme jette l'éponge.
Du coup elle laisse à ses anciens clients des fichiers audios sonysés avec un cadenas DRM invérouillable. La réponse de Sony aux inquiétudes de leurs anciens clients (bien réels, eux) est toute simple :
"Pour ne pas perdre l'usage de vos achats sur notre défunte plateforme, graver ces fichiers et réencoder votre musique".
Ainsi, la qualité sera encore détériorée par ce traitement d'encodage - réencodage.
Microsoft, l'autre chalengeur de taille, a dévoilé que la meilleure façon d'obtenir légalement de la musique était d'acheter sa propre musique chez un disquaire et de l'encoder selon le lecteur MP3 que l'utilisateur possède. Selon Bill Gates, ce serait le moyen le plus efficace.
Apple, leader incontesté de la musique numérique, vient de frapper un grand coup en baissant de 200$ son Iphone, le téléphone/lecteur MP3/ordinateur portable que l'Europe attend fébrilement. Cette décision vient de soulever un tollé aux USA. La grogne des acheteurs de la première heure fait l'effet d'une bombe.
Tout cela pour éclaircir ma réflexion:
Le CD n'est pas mort, il est dans une phase de transition.
La musique, celle qui remplit le compositeur de fierté mais pas forcément son porte-monnaie, ne cessera de faire du bien aux gens.
Le marché de la musique numérique est en pleine expansion. Telle une nouvelle race qui grandit, elle laisse les plus faibles mourir sur le bas-côté et les lions foncer têtes baissées vers le succès commercial.
C'est la raison pour laquelle, le disquaire de proximité n'est pas mort. Tant qu'il tient compte de la nouvelle concurrence, des prix qu'elle pratique et des possibilités qu'elle offre.
Avis aux professionnels de la profession...

Lifeline



C'est donc avec plaisir que je retrouve Les Innocent Criminals et son leader charismatique, Ben Harper. Le challenge est de taille.
Toute l'équipe sort d'une longue tournée mondiale et se retrouve à Paris pour enregistrer le prochain opus. Jusque-là, tout semble cohérent. L'équipe est rodée, elle a tourné pendant plus d'un an.
Là où ça se corse, c'est que Ben a décidé d'enregistrer et de mixer ses nouvelles compositions en sept jours. Pas un de moins, pas un de plus.
Onze titres, sept jours et sept nuits sans se reposer, et au final un album acoustique sans effet de style. On retrouve le son de ses premières galettes. Loin de ses tentatives Reggae ou Soul. C'est dans ce contexte que je préfère écouter le Harper. Il est doué pour se renouveler avec de petits détails qui font toute la différence.
Certes, on pourra trouver une certaine monotonie à la fin de l'album. On se dit que sept jours supplémentaires n'auraient pas été du luxe. Mais après tout, c'est avec de tel challenge qu'un artiste installé se renouvelle.
Si vous êtes, comme moi, un amateur de petit plus. Procurez vous la version collector de l'album avec un livret photos de l'équipe au Studio Gang (toujours aussi beau) et un chouette DVD livrant la vie des musiciens durant les sept jours de la fabrication de "Lifeline"